KARINE DUBOIS

Karine Dubois a 31 ans. Elle est productrice.

Depuis 2008, Karine a produit plusieurs projets :

Un trou dans le temps, réalisé par Catherine Proulx, traitait de « la vie en milieu carcéral à travers le regard de détenus purgeant une longue sentence ».

Le bruit des mots, webdocumentaire réalisé par Catherine Therrien et coproduit avec Radio-Canada, avait pour sujet « des adolescents de Ville LaSalle qui apprivoisent le pouvoir des mots et la poésie à travers le slam ».

Présenté aux RIDM cette année, Le dernier cabaret, réalisé par Catherine Proulx propose « une incursion dans les coulisses d’un des derniers cabarets de Montréal, le Café Cléopâtre. On y découvre la vie des artistes qui font toujours vivre le lieu qu’on croyait condamné à la démolition ».

« J’ai fait mes études en science politique puis en journalisme. Je voulais être reporter de guerre. Un jour en classe on a regardé un film sur un photographe de guerre qui disait avoir perdu une partie de sa joie de vivre à force de côtoyer les plus grands drames. Ça m’a dissuadée de prendre ce chemin. J’ai fait du journalisme écrit, de la radio et j’ai compris rapidement que je ne voulais pas couvrir l’actualité au quotidien. Je voulais du recul, de la perspective, de la réflexion.

Je suis arrivée dans le monde du documentaire par la recherche. J’ai travaillé sur plusieurs séries documentaires comme recherchiste, un métier que j’adore. Je suis devenue productrice un peu par hasard, en travaillant sur un projet de documentaire sur des détenus qui purgent des longues sentences. J’ai, sans trop m’en rendre compte, pris le rôle de productrice dans le projet.

Depuis 2010, j’ai créé ma boîte, Picbois Productions. Je produis des projets documentaires pour la télé, le cinéma et le web. »

Karine travaille sur quatre projets : L’exil du retour, réalisé par Marie-Pierre Chazel, sur l’exil vécu par les missionnaires qui reviennent au Québec après une vie d’engagement en Haïti; Les petites patientes, réalisé par Catherine Therrien, sur les patientes anorexiques séjournant à l’étage des adolescents à Sainte-Justine; Bà Nôi, réalisé par Khoa Lê, un portrait de sa grand-mère vietnamienne de 93 ans; et Mon yiddish papi, un court métrage d’animation réalisé par Éléonore Goldberg sur l’histoire de son grand-père, résistant pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ce dernier sera aussi la première expérience de production en animation par Karine.

Elle travaille aussi sur un projet documentaire transmédia sur la justice et une série documentaire sur le porno.

« Je veux faire des films qui feront évoluer les mentalités, qui feront réfléchir les gens. Je privilégie les films accessibles, capables de s’adresser à un large public.

Plus pragmatiquement, je voudrais pouvoir dire que j’ai réussi à traverser la crise que vit le documentaire actuellement et à mener à terme des projets qui me tiennent à cœur malgré la pénurie de financement.

Je veux garder le lien étroit que j’entretiens avec mes réalisateurs et réalisatrices. J’aimerais qu’entre eux se développe un esprit de communauté puissant. Je pense qu’on gagne vraiment beaucoup en motivation quand on a l’impression d’être une gang à aller dans le même sens, avec la même énergie.

J’aimerais réussir à produire un film politique fort. J’ai été très marquée par des films comme Le temps des bouffons de Pierre Falardeau ou Le confort et l’indifférence de Denys Arcand. Je pense qu’il n’y a plus assez de films documentaires qui parlent du pays, de politique, qui brassent la cage.

D’un point de vue plus personnel, j’aimerais réussir à avoir du succès avec mon entreprise tout en ayant plusieurs enfants. Pour l’instant c’est encore de la théorie mais c’est quelque chose de très important pour moi. »

LA RELÈVE QU’ELLE ADMIRE : « Catherine Proulx, Catherine Therrien, Marie-Pierre Chazel, Éléonore Goldberg, Khoa Lê, Sarah Fortin, Myriam Verreault, Simon Beaulieu, David Plasse, Martin Laroche. »

MENTORS ET INFLUENCES : « Marcel Simard, que j’ai côtoyé à mes débuts et qui m’a beaucoup inspirée par son engagement social et sa vision humaniste du documentaire. Marcel Jean, qui partage avec moi son expérience et ses précieux conseils. Monique Simard pour son aplomb et son parcours inspirant dans plusieurs sphères différentes (syndicats, politique, production). Pierre Falardeau pour son intégrité, sa liberté et sa combativité. Carole Laganière pour sa façon d’entrer en contact avec ses personnages, sa sensibilité et son indépendance d’esprit. Véronique Cloutier pour sa drive, son charisme, son humour, sa façon d’être vraie.

Je suis aussi particulièrement choyée en « amies de femmes » vraiment inspirantes et réconfortantes. »

LIENS WEB : Le bruit des mots : Radio-Canada.ca/lebruitdesmots
Un trou dans le temps : untroudansletemps.com

* Maquillage et coiffure par Dominique T.Hasbani / Gloss artistes

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